: Vidéo Covid-19 : une trentaine d'artistes prêtent leur voix aux familles de victimes

Vingt-neuf témoignages pour illustrer la souffrance de ne pas avoir pu dire au revoir. A l'appel de la comédienne Stéphanie Bataille, qui a perdu son père malade du Covid-19 au mois de janvier, les comédiens Gérard Darmon, Catherine Frot, Julie Gayet ou Jean-Pierre Darroussin, entre autres, ont rendu hommage aux morts du coronavirus en lisant les témoignages de leurs familles. Alors qu'aucune cérémonie nationale en l'honneur de ces victimes n'est prévue en France pour l'instant, ce projet vise à "replacer l'humain au centre de la gestion de crise", insiste la comédienne.

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Pour diffuser ces lectures filmées, Stéphanie Bataille a attendu mercredi 17 mars, "date anniversaire du premier confinement en France", rappelle-t-elle. Après avoir perdu son père, sans pouvoir lui rendre une dernière visite car il était placé en unité Covid-19 à l'hôpital, la comédienne a créé un groupe sur Facebook ainsi qu'un site et une adresse mail pour recueillir la parole de personnes dans le même cas qu'elle. Plus d'un millier de témoignages lui ont été envoyés, faisant tous part d'un grand désarroi.

Une tristesse mêlée d'incompréhension

"Toutes ces personnes qui sont parties ont été interdites de visite, de recueillement, regrette Stéphanie Bataille. Elles ont aussi été interdites de funérailles pour la plupart." Ce que la comédienne déplore le plus, c'est le protocole sanitaire strict obligeant les services funéraires à placer très rapidement les morts du Covid-19 dans un cercueil scellé, empêchant les famille de faire leurs "adieux au visage". 

Le corps est tout nu : déshabillé, bâché, eau de Javel. On ferme le cercueil et on vous présente à la chambre funéraire un cercueil fermé. C'est hallucinant.

Stéphanie Bataille

à franceinfo

Pour soulager la détresse des familles, dont beaucoup sont "perdues et désœuvrées", assure Stéphanie Bataille, la comédienne a participé à la création d'une association (Tenir ta main) et a aussi lancé une pétition pour réclamer le droit de visite à un proche à l'hôpital ou en Ehpad, même si la personne est atteinte du Covid-19. Un combat qui porte à la fois sur l'accompagnement des malades, mais aussi sur la place que la société leur donne. "Un monde sans mémoire est un monde en péril", déclare-t-elle pour résumer son engagement.

A l'inverse de la France, certains pays d'Europe comme la Slovénie ont commémoré (lien en anglais) leurs morts du coronavirus ce week-end. Des hommages similaires ont été rendus aux Etats-Unis, comme à New York, où une cérémonie virtuelle a été organisée dimanche soir, rapporte La Croix.